Je suis muette
En ce temps de confinement
En ce temps de confinement
Un silence intérieur
Ajout à l'autre
Repli sur soi
Assurance de vie
La progéniture sous les ailes
L'esprit aux aguets
Le fil du temps déroulé
Un léger apaisement point
Les huis se déclosent imperceptiblement
La tension pointe
Comme un fil tendu
Qu'il ne faut guère briser
La vie se conjugue avec l'incertitude
Palpable au présent
Les lendemains chantent, déchantent
Alerte à la mort subreptice
Un tel
Un tel
Un tel
Mais où pourtant ?
Consistance, inconsistance de la vie.
Personne ne voit que la solitude est grande
Hérissée de frissons intérieurs
J'attendrai la sentence du destin commun
Printemps joyeux des bêtes
Mêlé au remugle de nos morts
Des amoncellements de jours
Tous semblables
S'écoulent sur nos corps tétanisés
Immobiles dans nos cages-foyers
Le fouet du confinement
Ne nous rendra pas meilleurs
"Qui sommes-nous qu'il faille ce fer dans le sang ?" (*)
Mais les destructeurs du monde, cher poète,
Ceux qui arasent en avançant
Homo sapiens, être prédateur,
Lame de feu...
AMML 5 V 2020
Ph. JACCOTTET, Feuillets d'hiver (folio plus classiques) p.24
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