La mendiante*
Petite vieille édentée
Au sourire grimaçant
Lèvres sèches et gercées
Regard méfiant, sournois
Et pénétrant,
Encombrée de tes hardes
Tu poursuis ton chemin.
Tes haillons souillés
Cachent ta chair délabrée.
Tes pieds mal chaussés
Te mènent au hasard
Des besoins de l'instant.
Assise enfin dans un recoin
D'une main incertaine
Tu hèles les passants
Petite jeune tu fus
Au sourire éclatant,
Aux lèvres pulpeuses et tendres,
Au regard confiant, droit
Et perturbant.
En vêtement brodé,
Tu défiais la vie.
Ta chair sensitive
Et tes pieds délicats
Marquaient d'une empreinte sûre
Le sentier tout tracé.
Où se trouvait la faille
Qui fit de toi
La mendiante que tu es?
AMML
4 XII 16
*Pendant au poème de La Petite vieille d'à-côté
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