lundi 7 décembre 2020

La guinche




Pourquoi toujours la peur qui tenaille ?
Pourquoi le doute et l'indécision ?

Et ce faux-pas
Qui malgré tout
Révèle l'autre
Dans toute sa profondeur

Parfois la fausse route 
Éclaire le chemin

La sarabande infernale
De nos noirs désirs
Fait descendre en spirale
Les enfers de DANTE
AMML 1er X 2018

mercredi 4 novembre 2020

Je suis vidée de toute ma force

Je suis vidée de toute ma force

Je suis vidée de tout mon sang

Exsangue jusqu'à la moelle

Vidée de l'espérance 

Hantée par la mort

Que je désire et que je crains

 

Où sont l'amour et l'amitié?

Tout n'est que leurre 

Et apparence

 

Le monde est un jeu d'ombres

Je ne veux plus y rouler

Je laisse aux autres

Leur branle de guignols

 

Je me retire dans ma tour

Fuyant les sarabandes 

De leur destruction

 

Quel est le geste, le sursaut

Qui me sauvera de ce puits noir?

                        AMML - 1er X 2018

 

dimanche 26 juillet 2020

Quels sont les mots...

Quels sont les mots
pour raconter ce désir
de rien
Aucun objet et aucun être
Ne réveille la moindre
étincelle de joie

Ce sentiment du non-vouloir
Mène vers la pente
Du néant

Plus de force pour changer de vie
Plus de raison
Tout semble conclut
Même si des années
Nous séparent de la mort

Des instants de plaisir de l'esprit
ne remplissent pas 
toute une vie.

Une paresse diffuse
transcrit le dégoût
L'indifférence pour
les activités humaines

A quoi bon? 
Répète l'âme lassée
de ces combats répétés.
C'est un acharnement 
de chaque instant
Mais quand l'indolence
couve
tout n'est qu'un jeu
Continuons pour les autres
Encore et encore
A quoi bon?

Le désir de mort
est un appel
En finir avec ce sentiment
D'indifférence.
AMML - 1er X 2018

samedi 27 juin 2020

L'éphémère

L'éphémère

Comme la fleur fanée 
Qui se souvient

Comme le battement d'ailes
Qui traverse l'horizon

Comme le fruit mûri
Qui plisse sa peau

Comme la ride à l'œil
Qui sourit au présent

Comme les cercles du tronc
Qui vrillent sous l'regard

Comme la page du livre 
Qui tourne en claquant

Comme le coup au flanc 
Qui excite le cheval

Comme la feuille jaunie
Qui s'enfuit dans le vent

Comme la vague au rivage
Qui balance son mouvement

Comme la goutte de pluie
Qui éclate en s'posant

L'éphémère partout
Rappelle le présent
L'éternel recommencement
                                                          AMML 8 IX 2018

lundi 22 juin 2020

Les maisons

Les maisons*

Des maisons pleurent
Du vent qui hulule
Elles se pelotonnent
Dans leur frayeur
Du vent mauvais

Tels des visages
Qui grimacent
Elles sont tournées 
Vers l’horizon
Et leurs couleurs sombres
Aux quelques murs blancs
Racontent encore leur incertitude.
                           AMML 23 VIII 2018

*peinture de Chaīm SOUTINE


mardi 2 juin 2020

Des mains sanglantes

Des mains sanglantes
Pendent aux branches 
De la servitude

La brisure du poignet
Rappelle celle du corps
De l’esclave 

A jamais le sanglot 
De l’âme
Accompagnera nos nuits
De victime ou de bourreau

Personne n’échappe
Au silence hurlant
De ce commerce barbare
                          AMML 15 VIII 2018


Voir sculpture My flower bed de YAYOI KUSAMA

mardi 5 mai 2020

De la douleur, la poésie

De la douleur émergent
Les mots de poésie

D'elle sourd le sens
De l'égratignure
Qui saigne l'angoisse
Celle qui renverse 
Le sens des mots

Et aussi
La peur du non-sens,
De la finitude
Ce sont des yeux révulsés
Et une bouche 
Qui râle profond

Et puis la crainte
De l'incompréhension
Encore cette chrysalide
Qui nous sépare
                                   AMML 31 VII 2018

samedi 21 mars 2020

L'Échec du bourreau

Aux portes de l'enfer,
La pénombre.
Un silence trompeur
N'avertit pas
Des proches gémissements
Sortis des trous indistincts.

L'eau indifférente
Suinte des murs.
Les cris des rats
Frôlent nos pieds.

Et puis au fond,
Une chambre
De torches illuminée.

Un corps, un gisant,
Maculé de sang
Tordu à la mort.
Plus aucune vie
Si ce n'est
Ces relents de sueurs

Puis la grimace du bourreau
Ce n'est plus la jouissance
De posséder un corps
Mais l'impossible désir
De posséder une âme.
                                                AMML (VII 2018)

samedi 8 février 2020

Un lézard avance

Un lézard avance
Sur la terre crevassée
Ses petites pattes
Semblent glisser 
En zigzags incertains

La tête alerte
Haut-perchée
Il me dévisage
Avant de disparaître
Parmi les crocs de sorcière

Sous un soleil  de plomb
Je file aussi
Je me cache 
De ce grand œil jaune
                                                                        AMML 8 VII 2018

dimanche 26 janvier 2020

La tristesse m'étreint

A Juanjo S.G. (1961-2015)

La tristesse m'étreint
De découvrir que tu n'es plus

Une vie pleine 
En amour et en esprit
                                                                            Tu eus              

Consacrer ta vie à la musique
                                                                 Fut ton rêve
La guitare près de toi 
Ta fidèle compagne

Notre éphémère rencontre
Ton amour premier
Une amitié épistolaire
Qui révéla un cœur tendre 
                                                                   Et fidèle

Ce souvenir toujours enchanteur
M'a poussée à te rechercher
Et l'horreur de ta disparition
                                                                  S'est imposée
Un vrai haut-le-cœur 
                                                                             D'incompréhension

Je garderai pourtant
Le souvenir des regards émerveillés
Du premier amour.
                                                           AMML 18 VI 2018

jeudi 9 janvier 2020

La panique

La panique

C’est une maitresse  austère
Qui ne fait pas dans la dentelle

Une main presse le coeur
Tandis que l’autre 
S’agrippe aux entrailles
Une troisième secoue le corps
D’imperceptibles tremblements

La tête s’absente
Concentrée à stopper
Ce jeu infernal
Mais rien n’y fait
Une immense douleur
Sans nom
Prend possession 
Du corps
Telles ces plantes 
intruses
Qui absorbent
le suc et la sève

Une faiblesse saisit 
L’esprit
On n’en finit pas de tomber
                                   AMML 26 V 2018