samedi 24 février 2018

Déraciné, exilé

A mon père,

Déraciné, exilé

Coincé dans un entre deux
Dans un paysage de marge
Aux carrefours et aux croisements
ZEP, ZA et ZI
Pour zone intermédiaire

Au fond des yeux
L'imprévisible des chemins à venir
Un no man's land intérieur
Sentiment d'incertitude assumée
D'ubiquité instable

Son intelligence inquiète
A la croisée de routes improbables

Voyageur malgré lui
La toponymie a-t-elle un sens

Il se pose en pointillé
Sur les sinuosités de la vie

Personnage de l'improbable retour
Dans un embranchement de sentiers.

                                                                      AMML 24-25 V 2017

samedi 17 février 2018

INTÉRIEUR

INTÉRIEUR

La sombre obscurité
De nos pensées enfouies

Le double langage
De celui qui ne sait pas

Rien ne fera barrage
Au passé douloureux

Recherche sans fin
D'un apaisement du coeur
Dans l'océan immense de l'univers

Moi le point
Dans un tout infini

Le tressaillement du coeur
Au milieu du tumulte

Ma vie est-elle déjà forclose
Elle qui n'est qu'un esquif
                        à la dérive
Véritable grimoire pour notre esprit

Pour recoudre les déchirures
Il reste le temps
Le temps?

                        AMML - 16 V 2017

samedi 10 février 2018

Je tombe lentement

Je tombe lentement
Vers l'infini du vide

La vie me fuit
Du bout des doigts
Je le sens jusqu'au malaise
Jusqu'à l'éreintement
L'écoeurement aux entrailles

Elle hérisse mes pensées
Qui tentent de retenir
Les instants lumineux,
De redonner sens et force
A cette chute vers le néant
du bonheur de la vie.

La vie, source
Qui ceint le front
De l'enfant aimé
Par-dessus tout

Le temps s'étire indéfiniment
Vers l'absence du passé
Et le présent non-avenu

Je tombe
Comme en un vertige
Personne ne retient personne

Nous sommes une mémoire
Glissant vers l'oubli éternel
                                 AMML - 9 V 2017


samedi 3 février 2018

La nuit en forêt

La nuit en forêt

Blancheur laiteuse de la lune
sur l'étang noir fermé
Pas un son dirais-je
mais le hululement des strigidés
mais le grattement d'autres noctambules
rendent le silence imperceptible
L'homme guetteur
reste à l'affût
sous la rondeur de la lune
Dans la nuit agreste
comme son ancêtre préhistorique
l'inquiétude le tenaille

Enfin parmi les frondaisons
il aperçoit l'aurore
A cet instant de l'entre-deux
le seuil du silence
avant la trille du merle
et le geai qui cajole

                                              AMML - 7 V 2017